"Parcours centré sur le Cantal et l'Aubrac" , c'est ce qui était écrit sur la fiche d'inscription.
Cantal, Aubrac....il y a des mots auxquels on ne peut pas résister, en plus, le tour d'Auvergne c'est ce tour dont je rêvais quand j'étais encore dans ma laborieuse période de punition parisienne. Les copains y allaient, et maintenant ce Tour est devenu pour nous une occasion pour retrouver ces bons copains toujours prêts à n'importe quoi pour faire pétarader une vieille bécane sur des petites routes.
Quelques jours auparavant Elisabeth nous avait fait parvenir des photos prises lors des reconnaissances, juste pour nous faire saliver. En auvergnat ce type de procédé s'appelle un "teaser" (pas vraiment sûr que ce soit en auvergnat...) , il n'empêche que c'était bien efficace pour nous mettre le réservoir de bonne humeur sous pression.
En plus la météo... que je ne consulte jamais ....enfin ... si.... parfois ... même si je n'y crois pas trop ... mais quand elle est bonne que voulez-vous, ça fait plaisir d'y croire.
Lors des préparatifs du départ à Pierrefort on retrouve pas mal d'habitués parmi les participants.
La précision est de rigueur, à neuf heures exactement le troupeau commence à se déverser sur la route qui nous mènera à Entraygues-sur-Truyère après cent kilomètres.
Nous avons vite un aperçu de ces fabuleux paysages qui s'offriront à nous au cours de ces deux jours. (diaporama)
Vingt-huit kilomètres de mise en roues sont déjà parcourus, nous voici à Brezons.
Ce n'est pas que les estomacs crient famine, mais rien ne vaut un vrai un casse-croûte pour sceller l'amitié.
Je profite de la pause pour aller voir quelques motos.
C'est reparti, le thermomètre est déjà bien haut.
Vue imprenable sur les gorges de la Truyère et le barrage de Sarrans.
Nous passons à Brommat.
Passage à Lacroix-Barrez.
Curieux le "chaos de boules" au bord de la route.
Château de Valon.
Traversée de la Truyère.
Petit regroupement à Montézic pour ...s'occuper déjà de quelques agonisantes.
Plus que vingt kilomètres pour se mettre à table à Entraygues-sur-Truyère.
Alors là, l'organisation a fait fort, la place centrale du village nous a été réservée, rien de tel que l'ombre des grands platanes pour apprécier un cochon à la broche.
Quatre-vingt-cinq kilomètres nous séparent de Laguiole, notre ville étape : allez, en route.
Nous passons à Estaing dominé par son château imposant.
Nous voici à Bozouls et son fameux "trou" impressionnant.
Chaque nouvel arrêt est une nouvelle occasion pour admirer les bécanes.
Lors de chaque nouveau départ, le groupe des cent-vingt motos met un certain temps à s'étirer, je n'en vois déjà plus que la fin car je préfère rester en queue et rouler à mon rythme, autrement dit à allure assez soutenue entrecoupée d'arrêts-photo.
Nous traversons Espalion.
C'est ensuite une interminable montée à fort pourcentage qui nous attend sous un soleil de plomb, les moteurs soufrent, ma FN me fait un caca nerveux bizarre, à plusieurs reprises le moteur devient soudain très bruyant, ça semble provenir de l'échappement, on dirait parfois que le pot est resté sur la route... soupape qui grippe en position entrouverte ? Je n'y crois pas car le jeu dans le guide en fonte est plus que confortable, allumage fantaisiste ? Je n'y crois pas non plus, peut-être quelques morceaux de calamine qui se décrochent et interdisent la fermeture de la soupape ?
J'ai bien l'impression que la puissance n'est plus au rendez-vous mais je préfère ne pas ouvrir les gaz en grand de peur de casser quelque chose. Je n'ose pas m'arrêter pour prendre des photos de peur de caler et ne plus démarrer. Plus haut, ça monte moins fort, le fonctionnement paraît plus normal mais le contraste avec la montée très raide est tel que je me crois en descente et je ne comprends pas pourquoi je n'arrive plus à accrocher la troisième, je m'inquiète à tort pour mon moteur.
Sur le plateau tout rentre dans l'ordre, la FN retrouve un fonctionnement tout à fait normal, je peux accélérer à fond sans problème, les arrêts photos ne présentent plus de risque, allez, je peux dégainer ma boîte à images.
Après ces émotions l'arrivée à Laguiole est une petite délivrance.
Au petit matin la journée s'annonce à nouveau caniculaire.
Bientôt le départ, Pétronille est prête pour la boucle de cent-neuf kilomètres qui nous baladera sur l'Aubrac en passant par Ste-Urcize, Brion, Malbouzon, Nasbinals et le château de la Baume.
Il faut le voir pour le croire : le plateau de l'Aubrac, c'est magique, c'est grandiose, c'est beau et reposant à la fois, c'est la nature vierge à l'état pur: de grandes étendues légèrement vallonnées à perte de vue, des burons isolés, des gentianes en fleur, des murets de pierres centenaires, des petits ruisseaux enjambés par d'adorables petits ponts... le boeuf aux côtes prometteuses s'y prélasse paisiblement et le motard qui chevauche son antique machine sur la petite route qui serpente en prend plein les yeux. (diaporama)
Arrivés à Nasbinals, les participants ne parlent que du bonheur qu'ils ont éprouvé à la vue de ce paradis .....enfin...quand ils n'ont pas la bouche pleine car il y a de quoi faire vu ce qui leur est destiné sur la table bien dressée, d'autant plus que les produits locaux sont comme ces beaux paysages, tant qu'il y en a on en profite, le mot "saturation" est un mot inconnu des motards épicuriens.
Nous repartons ensuite pour une petite boucle vers le château de la Baume.
Nous repassons à Nasbinals au moment de la sortie de la messe.
Encore vingt kilomètres nous séparent de Laguiole, nous passerons au col d'Aubrac, point culminant de notre séjour.
Pounti et aligot pris au frais tandis que les motos lézardent au soleil.
Tous les moyens sont bons pour éviter la surchauffe des pneus.
La chef a usé de son charme pour que "Fleur d'Aubrac" harmonise les couleurs du mobilier avec sa moto.
Plus que soixante-onze kilomètres d'extase pour boucler le périple.
Une petite route bien sauvage et sympa et nous "tombons" sur Chaudes-Aigues.
Après une petite grimpette, nous redescendons sur la Truyère que nous franchirons au pont de Tréboul.
Il faut ensuite remonter jusqu'à Ste Marie.
Et c'est avec une magnifique vue sur son cimetière que Pierrefort nous accueille après trois-cent-quatre-vingts kilomètres de pur bonheur.
Dame FN n'a pas renouvelé son caca nerveux, Sa Majesté Pétronille a mieux fonctionné que si elle était neuve, tout va très bien.
Mais je vous ai pas tout montré, pendant les pauses quelques belles mécaniques ont été saisies au hasard des errances de mon objectif, voyez plutôt. (diaporama)
Comme d'habitude l'organisation a été parfaite, le trajet fléché et les "gilets jaunes" nous libèrent de la contrainte du road-book ce qui permet de se concentrer sur la conduite et la contemplation des paysages. Les véhicules d'assistance ne "collent pas au cul" des dernières motos ce qui permet, même aux petits cubes, de faire de petites pauses quitte à rouler plus vite ensuite si on aime ça, bref c'est parfait.